L’histoire de chant pour tous
A l’origine de chant pour tous, il y a avant tout l’œuvre de Bobby McFerrin. Souvent connu pour « Don’t worry be happy », trop rarement pour ses talents exceptionnels d’improvisateur, sa virtuosité, son humour et sa générosité, ce chanteur hors du commun a révolutionné le chant a cappella au début des années 80, en explosant les limites de la voix en tant qu’instrument de musique, ainsi qu’en plaçant le public au cœur du spectacle, entraînant des milliers de personnes dans ses improvisations polyphoniques délirantes. C’est lui qui a popularisé les « Circlesongs » et inspiré des chanteurs et vocalistes du monde entier à complètement repenser leur façon d’utiliser la voix.
Parmi les nombreux chanteurs marqués par Bobby McFerrin, deux lyonnais, Gaël Aubrit et Simon Reina Cordoba, se sont lancés dans l’aventure de l’improvisation non-verbale a cappella en 2010. Ils ont d’abord créé un petit groupe et y ont testé toutes sortes de choses pendant un an et demi, avant de s’essayer à leurs premiers concerts qui ont été accueillis par une écoute, une joie et une réactivité inattendues. Assez rapidement, l’énergie ressentie en faisant chanter en chœur et même improviser le public a été telle que Gaël a souhaité consacrer un projet à part entière à cet échange. Il a ainsi imaginé des séances à mi-chemin entre concert, atelier et scène ouverte, où tout le monde pourrait venir chanter et improviser ensemble. Le premier « chant pour tous » a eu lieu à Lyon le 16 mars 2012.
De mars 2012 à juin 2013, une vingtaine de chants pour tous ont été organisés par Gaël et Simon dans différents lieux lyonnais, avec une affluence croissante, une énergie collective et une qualité musicale de plus en plus surprenantes pour des groupes de chanteurs et de non-chanteurs ne se connaissant pas et improvisant ensemble à partir de rien. Le bouche à oreille a été le principal moyen de développement, les gens revenant souvent avec des amis à eux pour leur faire découvrir, et un noyau d’habitués s’est constitué, autour duquel gravitaient environ un tiers de nouvelles personnes à chaque séance (pourcentage qui aujourd’hui se situe souvent entre un tiers et la moitié). A partir d’octobre 2012, un rendez-vous mensuel s’est installé à Arts en Scène. Limitées à 50 personnes, ces séances ont été systématiquement pleines à partir d’avril 2013.
Juin 2013 a marqué un virage, avec notamment un premier évènement à plus grande échelle, une journée chant pour tous au parc de la Feyssine où les plus motivés ont improvisé de 11h à 22h, mais surtout avec une définition claire du projet qui était encore floue jusque-là. Chant pour tous a ainsi été défini par quatre accords ou piliers : gratuit, ouvert à tous, 100% improvisé et 100% vocal et corporel. Tout ce qui ne relevait pas de ces quatre accords étant laissé au libre choix de l’animateur, et n’importe qui pouvant animer un chant pour tous. Gaël et Simon se sont ainsi dégagés de toute autorité sur le mouvement et se sont notamment refusés à y associer une structure légale (association, asbl, etc), afin de favoriser un maximum d’ouverture, de flexibilité, et d’inciter les gens à se l’approprier entièrement. C’est aussi cette année-là que chant pour tous a eu son premier logo.
Depuis, le projet n’a plus cessé de se développer. Les chants pour tous réguliers ont continué de faire salle comble à Lyon, avec des variantes surprises d’une séance à l’autre (chant pour tous dans le noir, chant pour tous dansé, etc), de nouveaux lieux (métro, amphithéâtre…) et de nouveaux animateurs. Mais surtout, les chants pour tous ont commencé à se répandre en dehors de Lyon, d’abord à Crest, Nantes, Liège, puis dans tellement d’endroits qu’il semble aujourd’hui impossible de compter tous les lieux où il y en a eu au moins une fois.
En novembre 2015, la première version de ce site internet développé par David Mercereau a vu le jour.
En janvier 2017 il y a eu plus de 100 participants à Lyon pour la première fois. La même année a été organisée la première rencontre des animateurs, événement qui depuis s’est reproduit chaque année, organisé par différentes personnes et dans différents lieux.
Des chants pour tous de plus en plus diversifiés sont progressivement apparus, ainsi que des évènements inspirés par les chants pour tous mais portant un autre nom, tout ça allant dans le sens de ce que Gaël et Simon souhaitaient au départ : aider à ce que le chant collectif improvisé se propage le plus largement possible, rappeler aux gens que le chant est avant tout un art populaire et que la création est à la portée de tous, rassembler les gens pour qu’ils s’écoutent, chantent et créent ensemble.
Comme si ce besoin de se rassembler et de communier (sans connotation religieuse) avait été mis en exergue par les restrictions politiques de 2020 et 2021, la multiplication des chants pour tous semble s’être accélérée après la crise du Covid. Douze ans après le début du projet, il y a maintenant plus d’un chant pour tous par jour quelque part en Europe, de plus en plus d’animateurs qui se lancent et toujours autant d’engouement de la part des participants. Jusqu’à quand et surtout jusqu’à quel point ce feu grandira-t-il ?
Y en a t’il à Marseille ?
Bonjour Ghislaine ! Pas exactement à Marseille pour le moment, en tout cas à ma connaissance, mais oui à proximité… Je vous invite à contacter Bertrand Roure qui pourra je pense vous renseigner en détail, vous pouvez trouver ses coordonnées en bas de ce site : http://www.gidouilleproduction.com – Si pour une raison ou une autre vous n’arrivez pas à le joindre, n’hésitez pas à revenir vers nous !
Que c’est beau de voir les graines bourgeonner, grandir, s’épanouir et en créer de nouvelles!
Merci Gaël 🙂
Yeeeeees article topissime mon pote