Donner sa voix
Donner sa voix, dans un Cercle, c’est être présent à soi-même avec les autres : s’ouvrir à l’inconnu. C’est offrir son souffle comme une naissance permanente. C’est vivre à plein poumon sur la Terre où le Vivant palpite partout, où le rythme est un coeur qui bat dans chaque poitrine.
Donner sa voix, dans le jaillissement de la spontanéité, c’est être spect »acteur » de son volcan intérieur, c’est accueillir perceptions, ressentis, sensations et intuition ; c’est s’accueillir, se cueillir avec soin, dans son corps, dans son coeur. C’est regarder les couleurs déborder du ciel et se mêler à celles des autres personnes présentes dans un Circle Song ou un Chant pour Tous. C’est dire OUI à la Vie, et le chanter à plusieurs. C’est célébrer l’unité en étant soi, c’est reconnaître – naître « en corps avec » – la singularité, la différence, l’unicité…
C’est embrasser l’ombre et la lumière, le masculin et le féminin, le jeune et l’ancien, le pair et l’impair… C’est dire oui à ce qui est là, à ce qui nous traverse, nous inspire, nous aspire, nous respire, et nous fait chavirer. C’est revoir la notion de fausse note, comme une invitation à transformer, à reconnaître l’innocence de l’enfant qui accepte et vit pleinement l’expérience qui se présente ; à reconnaître sa capacité à oser, à accepter de se laisser faire, de se laisser guider… pour mieux se découvrir. Une invitation à reconnaître que la fausse note n’existe pas, mais qu’elle permet d’impulser ou de replacer sa voix sur un autre chemin, une autre voie. Une invitation à vivre l’enthousiasme et la joie.
Donner sa voix, c’est s’offrir… à soi, à chaque personne présente, au groupe, à la vie, au chant créé dans l’instant.
Donner sa voix, c’est créer, être créé, vivre et composer avec celui que je ne suis pas ; se mettre en lien, tel un fil magique tendu entre nos voix, pour façonner un chant commun.
C’est faire naître le don.
Merci Steve pour cette captation en mots de cette expérience si difficilement palpable que le chant spontané !
Je suis particulièrement touchée par le passage sur le « dire oui à ce qui est là, à ce qui nous traverse ». Ces mots viennent fort en résonance avec ce que j’aime le plus vivre dans le chant improvisé : ce moment où ton corps, ta voix, devient ton guide et où tu n’as plus qu’à te laisser porter par ce qui advient et à t’observer en train de faire l’expérience de tout ça. C’est tellement bon !