Es-tu certain quand tu chantes avec d’autres personnes que ta voix t’appartient ?
Salut,
J’avais envie de partager ce qui emporte mon enthousiasme dans nos sessions d’impro collective en revenant notamment sur les accords du mouvement. Bon ! cela dit, attention : « Corporel et vocal, ouvert à tous, gratuit et improvisé » sont bien cachés, il te faudra être attentif(ve) lecteur(trice).
Je fais des tas d’emprunt à des gens qui ont cherché plus profondément et avec plus de rigueur que moi et merci à eux de m’inspirer. Ici, « je » « on » ou « nous » c’est moi, ma vision, ma manière de voir et de sentir, je la partage et vous invite à passer un moment dans mes pensées et peut-être à réagir à votre tour.
Es tu certain quand tu chantes avec d’autres personnes que ta voix t’appartient ? ou Qui je suis quand je chante ?
Tu es dans un échange désintéressé où la seule chose qui te différencie de l’animateur, c’est la parole qu’il prend en début de session pour présenter le cadre afin que chacun puisse prendre ses marques et s’investir.
Oui ! Parce que donner de la voix ce n’est jamais évident. Diriger son souffle et y mêler des sons, c’est tout aussi intime que de regarder quelqu’un profondément dans les yeux.
Alors la gratuité pour marquer ce désintéressement. C’est acter l’égale légitimité de tout un chacun à donner de la voix, à s’apprendre parce que la musique c’est une culture immense qui des Jackson five aux Pygmées de l’Afrique centrale, des ouïgours aux aborigènes d’Australie entremêlent des manières de respirer à des façons d’exprimer des sons.
Il y en a tant que l’on devrait plus souvent être reconnaissant envers cette diversité musicale immense plutôt que de s’excuser de lui emprunter ce que nous appelons nos « fausses » notes.
Les sessions d’improvisation collective sont cet espace de liberté où ce chant libre nous invite à la rencontre des autres en allant au devant, peut être, de quelque chose que nous avons tous intimement en commun.
Du coup je me demande pourquoi selon nos scientifiques l’humain a-t-il commencé à chanter et qu’aurait-il chanté la première fois ? quelqu’un à une idée ?.
Continuons !
Plus on est d’humain, plus on se rapproche d’une humanité. C’est à dire de la diversité musicale dont je parlais plus haut (diversités de sentir, de vivre de respirer). Et l’âge de ces humanités nous rappelle parfois ce qu’avec le temps ou l’habitude nous avons égaré. Les plus jeunes nous rappellent notre premier métier : « joueur en tout genre », et les débuts de nos inhibitions. Je me rappelle combien je pouvais jouer des heures sans voir le temps passer. Dans le jeu je m’oubliais et j’étais l’instant et l’instant suivant, au gré de mes improvisations ludiques.
Pour les plus vieux : je vous le dirai quand j’aurai tenté l’expérience (d’ailleurs si vous avez une expérience de ce genre ça m’intéresse). Si tu ne suis pas, ça c’était pour l’accord : « ouvert à tous »
Enfin , pour moi « chant pour tous » (et c’est je crois la première fois que j’appelle le mouvement par son nom et c’est à dessein car je pense que sa force c’est de se réduire à une forme simple déclinable à volonté et cohérente) c’est un acte politique contre toute injonction d’efficacité, de résultat, de projection, les sessions ne font pas gagner du temps ni même en perdre elle creusent l’instant, lui donne une profondeur et une épaisseur HUmaine. Le pouvoir de nos voix c’est de nous suspendre. Et pour revenir à la question que je me posais à la moitié de l’article, à savoir quelle était la teneur du premier chant ? Je me plais à croire que tout commença par un cri, de détresse, de joie, ou de peine, mais l’important est qu’il fut repris, traduit, enrichi jusqu’à ce que pousse un chant qui pour notre bonheur nous réunit.
Vive l’improvisation !
H-w
Yeaahh!! Belle et inspirante lecture, merci beaucoup ! Et je ne sais pas pour le premier chant, mais si tu en apprends là-dessus ça m’intéresse !